Lorsque l’on vieillit, la question du logement se pose rapidement. La bonne solution dépend de plusieurs facteurs : niveau de dépendance, attaches relationnelles, finances,…
Il est important pour les personnes du 3ème âge de préparer sereinement leur entrée dans le 4ème âge. La Fondation Roi Baudouin a d’ailleurs déjà mené une campagne de sensibilisation “Pensez plus tôt à plus tard”.
S’il ressort de cette étude que la plupart des personnes âgées souhaitent vieillir dans leur habitation actuelle, il ne s’agit pas toujours de la solution la plus idéale. Découvrez dans cet article les différentes possibilités d’hébergement pour les seniors.
Le maintien à domicile, pour les seniors les plus autonomes
L’étude mené par la Fondation Roi Baudouin montre que la grande majorité des personnes vieillissantes souhaitent poursuivre leurs vieux jours au sein de leur logement actuel.
En effet, les seniors ayant passé une grande partie de leur vie et construit leurs souvenirs dans une maison ont du mal à envisager une vie ailleurs, sans même parler des difficultés à envisager un déménagement.
Nombreux sont ceux qui considèrent que leur maison actuelle est parfaitement adaptée à leurs besoins. Néanmoins, en vieillissant, le niveau d’autonomie décline. Des aménagements supplémentaires peuvent donc être à prévoir afin d’éviter les accidents, comme l’installation d’un monte-escalier, de sols antidérapants, de poignées et de rampes pour les sanitaires.
Il existe des aides financières, des services d’aide à domicile et des conseils pour faciliter le maintien à domicile. À ce titre, la FASD (Fédération de l’Aide et des Soins à Domicile) et le site “Bien Vivre Chez Soi” peuvent vous aider.
Entretenir une maison individuelle seul est un vrai challenge sur le plan financier et physique, sans compter les problèmes de solitude que cela peut engendrer. Pensez donc aux alternatives potentielles pour prolonger votre maintien à domicile, tel que l’habitat intergénérationnel.
L’habitat intergénérationnel pour prolonger le maintien à domicile des personnes âgées
Il existe deux formes d’habitat intergénérationnel possible à mettre en place chez soi : la colocation avec un étudiant ou l’habitat kangourou. L’avantage de l’habitat intergénérationnel est qu’il permet d’avoir une présence quotidienne, mais aussi de recevoir une petite contrepartie financière.
L’accueil d’un étudiant
L’une de ces alternatives consiste à accueillir chez soi un étudiant, pratique pouvant être encadrée par l’association 1 toit 2 âges. En échange de l’accueil, l’étudiant peut remplir des tâches ménagères et rendre service quelques heures par semaine et/ou verser un faible loyer.
Dans le cas où la colocation intergénérationnelle ne serait pas encadrée par une association, assurez-vous de bien contractualiser les contreparties au logement : tâches, responsabilités, règles de cohabitation.
L’habitat kangourou
L’habitat kangourou consiste à l’accueil dans son logement d’un couple ou d’une famille. Il peut s’agir de membres de votre famille, de proches ou d’inconnus.
Cet accueil s’effectue en échange d’une contribution financière et/ou de services rendus.
Pour établir un habitat kangourou, des aménagements sont à prévoir afin de séparer votre maison, devenue trop grande, en deux espaces indépendants. La personne âgée peut donc rester au rez-de-chaussée et les nouveaux résidents investir l’étage. Sur une maison à trois étages, un palier commun peut être prévu.
Cette option presque idéale reste néanmoins coûteuse et fastidieuse à mettre en place en termes de démarches administratives : permis de construire/d’urbanisme pour scinder le logement, hausse du revenu cadastral,… Les législations varient d’une région et d’une commune à l’autre.
Quitter le domicile pour vivre en famille, dans sa famille ou non
Une alternative au maintien de la vie chez soi est de vivre chez l’autre. Si ceci nécessite tout de même un changement d’habitudes et un déménagement, vous conservez les joies d’habiter dans une maison avec des proches ou non.
Il existe plusieurs options : l’accueil au sein de votre famille ou dans une famille inconnue.
L’habitat jumeau
Quand une personne âgée emménage chez sa famille ou à proximité immédiate du logement de celle-ci, on parle d’habitat jumeau. Il permet ainsi à un membre familial d’accueillir une personne âgée sans renoncer à son indépendance.
L’habitat jumeau consiste à greffer un petit habitat à sa maison ou à installer un habitat sur son jardin pour accueillir l’un de ses proches du 3ème ou du 4ème âge.
Il existe en Wallonie une initiative du Fonds de Logement à ce titre, appelé le prêt intergénérationnel.
L’accueil familial
Il s’agit de familles souhaitant accueillir un senior avec qui elles n’ont pas de lien de parenté. Cette formule reste encore peu développée.
Les maisons de repos et les maisons de repos et de soins, pour les plus dépendants
En moyenne 10 % des personnes âgées de 85 ans résident, en Belgique, en maison de repos. C’est d’ailleurs vers cet âge que les seniors décident d’y entrer, bien que l’âge minimum d’accueil soit de 70 ans, sauf dérogation.
Les maisons de repos sont une des solutions traditionnelles d’accueil de personnes du 4ème âge, plutôt dépendantes.
Cependant, ces lieux de vie et de soins ont connu lors de ces dernières années une flambée des prix de plus de 25 % dans le public et de 30 % dans le privé.
Il existe deux types de maisons de repos : avec ou sans soins. Les maisons de repos et de soins contiennent un nombre de places limité, destinées aux personnes âgées à forte dépendance, établie selon l’échelle de Katz.
Le séjour court en maison de repos
Parfois de courts séjours en maison de repos sont envisageables suite à la perte d’un proche, à l’absence de la famille, d’une hospitalisation ou d’une chute.
Ces séjours temporaires sont de maximum 60 jours consécutifs et de 90 jours au total par an. Ils sont à la carte en termes de modalités d’accueil : jour, nuit ou jour et nuit.
Suite à un court séjour en maison de repos, seule la moitié des seniors retournent ensuite chez eux.
Les centres de soins et d’accueil et les maisons communautaires, des solutions intermédiaires
Les centres de soins et d’accueil permettent aux personnes âgées vivant chez elles de maintenir du lien social et d’accéder à différents services. Ils sont un premier intermédiaire entre la vie à domicile et les maisons de repos.
Les centres de soins
Il existe des centres de soins ouverts la journée pour la prise en charge des personnes fortement dépendantes de plus de 60 ans. Ils se trouvent dans les maisons de repos.
Les centres d’accueil de jour, de nuit et de soirée
Il existe également des centres d’accueil, qui eux, n’ont pas pour vocation de prodiguer des soins, mais plutôt d’offrir des services familiaux, ménagers, sociaux et thérapeutiques. Ils permettent de créer du lien social, en accueillant des seniors esseulés, en proposant des repas et des activités.
Ils sont aussi rattachés ou liés à une maison de repos.
Ces centres peuvent être ouverts :
- la journée, de 8h à 18h, pour les centres d’accueil de jour,
- le soir, de 18h à minuit, pour les centres d’accueil de soirée,
- la nuit, de 20h à 8h, pour les centres d’accueil de nuit.
Il est possible de fréquenter ces centres uniquement quelques jours par mois et quelques heures par jour pour trouver de la compagnie. Cette solution bon marché reste peu exploitée.
Les maisons d’accueil communautaires
Les maisons d’accueil communautaires reçoivent les personnes âgées en journée pour des activités sociales et culturelles.
Contrairement aux centres de soins et d’accueil, elles ne sont pas rattachées à une maison de repos, mais à une commune ou à une association.
Ces “maisons de quartier” permettent de combattre la solitude des seniors.
Les résidences services, une indépendance coûteuse
Quelques milliers de seniors optent, chaque année, pour les résidences services. Elles permettent de garantir l’indépendance des personnes âgées autonomes et valides.
Les résidences services sont un intermédiaire entre le maintien à domicile et les maisons de repos. Elles permettent aux retraités de plus de 60 ans, valides et autonomes, seuls ou en couple, de vivre dans un logement privatif.
Si les résidences services présentent plusieurs avantages, elles n’en restent pas moins coûteuses. Elles découlent souvent du secteur privé commercial et coûtent en moyenne 1200 euros par mois. De plus, il n’existe pas d’aides financières pour ce type de logement.
Chaque résident bénéficie d’un logement individuel, prévu pour un couple ou une personne seule. Les logements sont des appartements indépendants avec un séjour, une cuisine équipée, une chambre et des sanitaires (salle de bain et toilettes).
Des services comme la préparation au repas, l’entretien du linge, du ménage, des soins sont à la carte, à la charge supplémentaire du résident. Ces services sont rendus par un home de proximité. Les soins s’organisent de la même manière que les soins et aides à domicile.
Habitat groupé et colocation entre seniors
Les alternatives aux maisons de repos (MR) et maisons de repos et de soins (MRS) se multiplient. Certaines permettent de rester chez soi, d’autres non.
La colocation présente de nombreux avantages. Elle peut s’organiser au domicile de la personne âgée si son logement s’y prête. Il est également possible de louer ou d’acheter une maison entre seniors ou avec des personnes plus jeunes pour monter une nouvelle colocation.
Enfin, il existe des structures et organismes afin d’encadrer ces colocations entre seniors comme les habitats groupés participatifs, sur le modèle Abbeyfield, venu tout droit du Royaume-Uni. Les avantages de ces habitats groupés sont de maintenir le lien social en combinant vie privée et vie communautaire et de combattre la solitude. La solidarité est le maître-mot de ce projet de vie.
Dans tous les cas, il est important que chacun des colocataires bénéficie d’un espace privé (chambre et salle de bain) et de formaliser la colocation sous forme d’une charte ou d’un contrat. Le reste du logement se compose d’espaces communs à tous les colocataires avec la cuisine et le salon-séjour.
Retrouvez toutes nos astuces pour réussir votre colocation entre seniors dans notre article.
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